Dans son édition de samedi, l'AP avait fait état d'une « conversation téléphonique » dont aurait le vent la NSA américaine et qui aurait révélé un plan de riposte de la Force Qods en territoires américains. Cette bride d'information « découverte en janvier » aurait fait même irruption dans les calculs sécuritaires de la police de l'État de Washington qui demanderait depuis qu'on a créé une zone tampon fluviale, non loin du poste militaire Fort McNair où « l'Iran est censé mener une opération navale comme celle qui a visé en 2000 l'USS Cole dans le golfe d'Aden », l'objectif étant de liquider des « officiers de haut rang qui enseignent dans cette école » baptisée curieusement d'un général américain tué lors de la Seconde Guerre par un « raid ami »! Évidemment le spectre de cette vengeance « implacable » promise par l'Iran après le lâche assassinat du général Soleimani à l'aéroport de Bagdad en janvier 2020 ne quitte jamais les Yankees. Une attaque « iranienne » en plein Washington D.C. n'est donc pas à écarter mais il y a bien mieux et ce qui se passe en Irak, dans le golfe Persique, en mer Rouge, en Syrie, au Liban en disent long sur ce « mieux » : les troupes US ne se sentent plus chez elles au Moyen-Orient. Partout où elles passent c'est l'ombre de la mort qui les suit et la liste des « pays à risque ne cesse de s'allonger ».
Il y a deux jours le chef du Pentagone, LIyod Austin atterrissait en catastrophe en Afghanistan tout en écartant toute perspective d'un retrait des soldats US. Évidemment et depuis que Biden est commandent personne n'attend à ce que l'US Army fasse place nette dans quelque pays que ce soit. Et Austin n'avait réellement pas à se déplacer en urgence. Qu'y a-t-il eu de si terrifiant pour justifier ce déplacement ?
Il y a quelques jours un hélicoptère de l'armée afghane s'écrasait à Wardak à l'est de l'Afghanistan, non loin des frontières pakistanaises. Une province essentiellement dominée par les pachtounes et à quelques lieux de Ghazie. Rien de trop anormal dans un pays occupé par les USA depuis 20 ans si ce n'est que Kaboul en accuse aussitôt non pas les talibans mais le groupe Behsud, dirigé par un commandant chiite qui commande depuis cinq ans et dans l'Est afghan « le front de la Résistance » lequel s'est fixé comme mission celle de la protection des chiites Hazaras. Et bien la perspective de l'émergence d'un noyau résistant en pleine zone de wahhabisme militaire made in CIA/Riyad fait peur. L'armée afghane a été incitée par les Américains à encercler la ville de Behsud et à lancer des poursuites contre le commandant en chef du front de la Résistance Hazara, Alipour.
Or, son arrestation pour un false flag parfaitement concocté par les USA a échoué : Le peuple et les forces de mobilisation populaires (disciples du commandant Alipour) ayant organisé des manifestations et des rassemblements dans les provinces de Bamiyan et de Daykandi pour exprimer leur soutien aux forces de mobilisation populaires à Behsud. Même chose pour les habitants de la ville de Bamiyan qui ont procédé samedi à des manifestations à grande échelle pour soutenir Behsud. Dans la province de Daykandi, Mohammad Baqer Mobaleghzadeh, l'un des commandants de la force de mobilisation populaire de la ville de Ashtarli, a déclaré lors d'un grand rassemblement que les forces de la Résistance ne sont pas seules à Behsud et que si le gouvernement n'arrête pas la guerre contre eux, la guerre anti-US éclaterait à Daykundi.
Dans la soirée du 18 mars, un hélicoptère Mil Mi-17 de l’armée nationale afghane s’est écrasé dans un district de la province de Wardak [centre du pays], avec « quatre membres d’équipage et cinq membres des forces de sécurité » à son bord, selon le ministère afghan de la Défense. Tous les occupants y ont laissé la vie.
« Notre hélicoptère a été abattu à coup de missile laser », a indiqué, le lendemain, Ashraf Ghani, le président afghan, qui a ensuite assuré que les responsables seraient « sérieusement punis. » Mais personne n'a cru Ghani. A travers lui, les observateurs avertis ont vu surtout la crainte des USA et du Pentagone de voir le coup de E-11 A se reproduire, ce labo-espion volant US, qui s'est écrasé le 20 janvier 2020 à Ghaznie à la 10000e heure de sa mission en Afghanistan alors que les officiers de la CIA se trouvaient à bord dont un, le dénommé D'Andrea, impliqué jusqu'au cou dans le meurtre du général Soleimani... et dire que la Résistance a aussi gagné l'est de l'Afghanistan...
Depuis le 20 mars, le ministère afghan de la Défense ne cesse de pérorer que, sur « la base de son enquête et de preuves », évidemment fournis par les USA l’hélicoptère a été « abattu par la milice d’Alipour dans le district de Behsud et qu'il faut en punir le chef. Mais Alipour et ses disciples savent se défendre... d'autres « crash » de E-11 A en vue ?